domingo, 29 de agosto de 2010

Eloge du minimalisme japonais Dossier spécial

Eloge du minimalisme japonais : Dossier spécial
Mariko Terada & Akira Suzuki, le 7 novembre 2006

L’architecture au Japon a connu plusieurs périodes ; durant l’ère Meiji, l’architecture occidentale est importée ; suivra un regain nationaliste. Entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 1980, les bâtiments publics témoignent d’une vision monumentale de la vie moderne.

À partir des années 1990 et après la "bulle" économique, la plupart des jeunes architectes ne conçoivent plus la maison comme une réplique miniature de la nation, mais cherchent à s’inscrire dans la ville en prenant en compte le tissu hétérogène et mouvant de l’espace urbain japonais .

Daici Ano
Daici Ano


Daici Ano
Daici Ano


Ainsi l’Atelier Bow-Wow réalise un inventaire de maisons "sans qualité" à Tokyo, allant jusqu’à s’imbriquer dans le réseau des infrastructures (métro, autoroutes, etc.) ; ils étudient de quelle manière l’espace urbain est domestiqué par les services (machines à boissons , etc.), conférant à la rue une échelle humaine. D’autres architectes , tels que Kazuyo Sejima et Ryue Nishiz awa, recourent aux notions de “légèreté” ou d'"abri ” ; leur architecture se donne comme une “peau” transparente, à l’opposé des constructions en béton de Tadao Ando.

Tout au long du XXe siècle, le Japon aura fait naître les plus grands architectes : de Kazuo Shinohara à Kisho Kurokawa, architecte du “métabolisme” dans les années 1960, de Kenzo Tange à Fumihiko Maki, de Hiroshi Hara à Arata Isozaki, de Tadao Ando, à Toyo Ito. De même, nombreux furent les grands architectes occidentaux du XXe siècle, parmi lesquels Le Corbusier, fascinés par l’architecture japonaise.

Sorte de microcosme des courants multiples qui traversent l’architecture mondiale, le Japon se démarque par sa capacité à mettre l’accent autant sur le registre esthétique que sur celui de l’ingénierie en faisant preuve d’une maîtrise exceptionnelle des matériaux et des solutions technologiques les plus poussées mais également en préservant une philosophie propre de l’espace.

Hirai Hiroyuki
Hirai Hiroyuki


Bureau de Ryue Nishizawa
Bureau de Ryue Nishizawa


Shigeru Hiraga
Shigeru Hiraga


Shigeru Hiraga
Shigeru Hiraga


Takashil Homma
Takashil Homma


Takeshi Taira
Takeshi Taira


Yoshida Makoto
Yoshida Makoto


Hiroyuki Hirai
Hiroyuki Hirai


Plus qu’aucun autre pays, le Japon s’est intéressé à l’espace domestique, la maison étant perçue comme un "espace privilégiant la pensée" (Kazuo Shinohara), un écrin enveloppant la vie de ses occupants mais toujours perméable au monde extérieur.

Tous construisent à Tokyo des maisons souvent minuscules, séparées entre elles par le “ma” - espacement entre les choses - qui impose une distance de 30 cm entre chaque maison, et où se joue la rencontre de la tradition domestique et de la modernité technologique la plus poussée.

Comment faire son nid dans une ville en constante mutation ? Quelles répercussions sur les modes de vie ? La présentation de photographies aidera à percevoir de quelle manière les architectes ont intégré la complexité du paysage urbain dans leurs scénarios de vie.

JUN AOKI & Associates
JUN AOKI & Associates


KAZUYO SEJIMA & Associates
KAZUYO SEJIMA & Associates


Kengo Kuma & Associates
Kengo Kuma & Associates


Faire son nid dans la ville : Architecture et design au sens de l’environnement urbain.

Construire des habitations ou autres constructions dans une ville ne signifie pas nécessairement transformer celle-ci. Il faut pour cela, et en tout premier lieu, accepter et intégrer l’environnement urbain. Cette démarche commande de déchiffrer les plus infimes détails du paysage, du climat et de bien d’autres facteurs, qui seront transposés pour créer des espaces conçus au plus près des besoins réels de leurs habitants.

C’est la stratégie architecturale que partage aujourd’hui la jeune génération d’architectes au Japon. La métaphore du “nid“, retenue dans Faire son nid dans la ville, ne reflète pas simplement l’adaptation de l’architecture à l’environnement urbain, mais aussi l’attitude des architectes vis-à-vis de la ville contemporaine.

Kengo Kuma & Associates
Kengo Kuma & Associates


Koji Kobayashi
Koji Kobayashi


Dans les années 1990, les architectes japonais mettent en oeuvre une autre approche de la ville. En rupture avec la génération précédente, ils s’intéressent au cadre urbain tel qu’il est. Arpentant les rues, effectuant un travail de défrichage, ils prennent peu à peu conscience que c’est de ce potentiel que peut éclore une nouvelle architecture. Ainsi, l’oeuvre impressionnante d’inventaire et d’analyse de bâtiments anonymes construits à Tokyo, menée par l’Atelier Bow-Wow (“Made in Tokyo“) a-t-elle permis une prise de conscience de l’interactivité entre espace urbain et constructions, et débouché sur de nouvelles approches de composition et d’échelles humaines en matière d’habitat.

Dans son ouvrage intitulé Chôgôhô kenchiku zukan (“Encyclopédie de constructions super-réglementées“), Yasutaka Yoshimura propose une sélection de constructions urbaines, fruit des réglementations architecturales au Japon, dont les architectes sont parvenus à tirer parti. À travers des projets tels que “Danchi Saisei“ (Projet de renouveau de grands ensembles), Mikan s’attache à revitaliser l’espace urbain ; son équipe travaille au contact direct des habitants, y compris d’enfants, dans le cadre d’ateliers ou de projets artistiques, analysant leurs comportements pour mieux les prendre en compte dans l’acte de conception.

MANABU NAYA + ARATA NAYA
MANABU NAYA + ARATA NAYA


MITSUHIKO SATO & Associates
MITSUHIKO SATO & Associates


Dans cet esprit, on pourrait citer d’autres architectes parmi lesquels Kazuo Sejima, Ryue Nishizawa, ou Shigeru Ban avec ses abris temporaires auto-construits. Chacune des habitations ou constructions nées de l’esprit de ces architectes, pour certains issus de la “Bow-Wow Generation“ (si on peut la nommer ainsi), puise sa signification jusque dans les environnements urbains les plus hostiles, sans jamais chercher à s’en protéger, faisant résolument le choix du continuum.

Comme toutes les grandes mégalopoles de la planète, les villes de Tokyo ou d’Osaka ont été, dans les années 1990, marquées par une intensification des mutations affectant les grandes agglomérations, en toile de fond d’une activité économique flamboyante (la “bulle économique“).

Mount Fuji Architect Studio
Mount Fuji Architect Studio


Même si les réalisations de ces architectes paraissent posées au coeur des cités, comme si elles avaient toujours été là, formant un paysage anonyme, lorsqu’on les observe de plus près, on perçoit leurs choix, en matière d’échelles, de détails, de structures ou d’ingénierie, qui s’efforcent de répondre de manière interactive aux facteurs environnementaux complexes auxquels leurs réalisations sont soumises.

Il va de soi que ces “abris“ à taille humaine et à l’apparence fragile sont perçus comme des habitats optimum en termes de qualité de vie, par ceux qui “font leur nid dans la ville“. Relevant les défis de la pluralité des facteurs sociaux et des contraintes culturelles propres aux villes japonaises, ils prennent en compte l’environnement urbain, avec une approche différente de celle de leurs prédécesseurs, pour nous offrir de nouveaux styles d’habitat, contribuant à accélérer la métamorphose des villes actuelles.

Toyo Ito & Associates
Toyo Ito & Associates


Toyo Ito & Associates
Toyo Ito & Associates






Daichi Ano
Daichi Ano


Daichi Ano
Daichi Ano


H. Hirai
H. Hirai


Katshuhisa Kida
Katshuhisa Kida


Katshuhisa Kida
Katshuhisa Kida

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